diversité des territoires

La diversité territoriale et son envers, la ségrégation qui est d’abord spatiale, est une source majeure d’inégalités. Parmi les facteurs de discrimination, la France est le seul pays européen à avoir intégré l’aspect territorial (le lieu de résidence depuis 2014). Plusieurs termes renvoient aux aspects les plus négatifs de cette inégale répartition sur le territoire : ghettos, relégation, ségrégation…
Le centre s’oppose à la périphérie - l’inégalité au niveau global s’observe au niveau local. A un niveau mondial, il existe la même répartition inégale des richesses entre les territoires, avec des échanges inégaux qui se sont développés. Cette inégalité n’est pas nouvelle mais la géopolitique du XXIème siècle est caractérisée par des rapports de force très fluctuants, les alliés d’hier deviennent facilement les ennemis de demain, avec des allégeances évolutives au gré de la conjoncture. Les populations les plus vulnérables du Sud subissent ces changements géopolitiques, et sont contraintes de quitter leurs pays instables politiquement, économiquement et socialement. Pensant trouver des conditions plus favorables dans les pays du Nord, ils sont assignés sur des territoires où ils sont confrontés à l’exclusion sociale, économique ou culturelle avec la constitution de « ghettos ». Sur ces territoires, cohabitent des populations « autochtones », aussi pauvres, et exclues socialement et économiquement avec des minorités d’origine étrangère.
Il est difficile de participer à la vie de la cité quand les besoins essentiels, vitaux, sont la première priorité. La notion de citoyenneté active est importante pour proposer une mobilité sociale au sein de ces territoires qui s’organisent sur des espaces de plus en plus petits (quartiers). La France propose une cartographie des quartiers politique de la ville (QPV) ; depuis  2015, une autre diversité est prise en compte, celle des territoires ruraux. Les territoires urbains étaient jusqu’à présent majoritaires. Le critère de pauvreté est transversal et s’applique aussi bien aux campagnes qu’aux villes, avec un sentiment d’isolement qui peut être encore plus fort dans les territoires ruraux, par exemple dans les zones « blanches » sans Internet. A la fracture sociale et économique, s’ajoute la fracture numérique qui peut susciter des réactions violentes (comme celle constatée contre les maires).
Deux illustrations de la diversité territoriale et le moyen de l’encourager sont suggérées par la ville de Marseille, symbole de diversité et de multiculturalisme avec deux de ses « institutions » - son club de football, l’Olympique de Marseille et le Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MUCEM). Le projet européen Valoriser les acquis de l’expérience des élus locaux (VA2EL, 2008- 2010) a insisté sur le rôle central joué par les élus locaux pour lutter contre l’exclusion sociale et les inégalités de territoires, en valorisant leur expérience très particulière, acquise grâce à un mandat local.